Pentathlon des Neiges, Québec - Samedi 28 février

2 mars 2009

Pentathlon des Neiges, Québec - Samedi 28 février

N’y allons pas par quatre chemins : ces médailles le prouvent, tous les honneurs reviennent à mon chum!

2^ème dans sa catégorie pour le solo en courte distance samedi et 3^ème avec son équipe Brynd en longue distance dimanche.

Vendredi 27 février, 8°C, pluie, pluie, pluie … Difficile de croire que nous allons participer le lendemain à la 5^ème édition du Pentathlon des Neiges.

Le vélo, la course, je veux bien, mais le patin à glace, le ski de fond et la raquette … Dans quels états vont être les parcours alors qu’on annonce un refroidissement pour la nuit … jusqu'à -18°C …

Samedi 28 février, constat par la fenêtre : la neige annoncée pour la soirée et la nuit n’est pas là … par contre les températures sont bien négatives. Le ciel dégagé et le soleil plombant nous encouragent, mais dès que nous mettons le nez dehors nous constatons que la journée va être très fraîche …!

Arrivés sur le site, tout le monde s’active à sortir ses équipements. Tout est gelé, il faut faire très attention aux plaques de glace. Chacun de notre côté allons installer nos affaires à notre siège de transition. Puis nous allons nous réchauffer comme la plupart des concurrents dans l’hôtel. C’est là que je me change et retrouve toute ma motivation avant la réunion de précourse.

9h00, François, le directeur général, rassemble les coureurs et commence la réunion en nous informant que toute l’équipe de bénévoles a travaillé fort toute la nuit pour entretenir le parcours. Il nous met en garde sur les différentes difficultés dues à la glace. La patinoire est « juste O.K. », sans plus …

9h30, nous plaçons nos vélos sur la Grande-Allée pour un départ style le Mans. Premier désavantage : lorsque le départ est donné, il faut courir récupérer son vélo … ou plutôt partir à la recherche de son vélo, dans la cohue …! Et là, c’est ma première perte … je me retrouve dans le peloton de fin de course et dès que l’on débute le chemin du Cap Diamant, je suis dans un goulot d’étranglement … nous sommes obligés de débarquer du vélo. Je commence à enrager … La neige mélangée aux graviers ressemble à de la slush et je ne me sens pas en sécurité. Difficile pour moi d’accélérer (je hais le vélo de montagne!!!). Et voilà une bonne perte de temps … J’ai froid aux mains et je me fais distancer. Quand arrive le moment de laisser le vélo pour partir à la course, je suis bien déterminée à remonter quelques coureurs. Quel plaisir de courir! Là je reprends un peu de confiance! Mais le plaisir est de courte durée, puisqu’il faut déjà que je chausse les skis de fond … Aoïe, la piste est belle et très glissante. Bizarrement j’ai plein de jus. En fait, j’ai toujours senti que j’avais plein d’énergie et que justement je ne voulais pas toute la perdre. J’ai encore beaucoup de difficulté à appréhender les compétitions. Plutôt que de me dire qu’il faut que ça fasse mal, je ménage ma monture! À chaque discipline je trouvais que ça allait bien, mais me réservais pour la suivante. Drôle de gestion de course …

Évidemment, je m’empêtre avec mes skis, j’arrive à dépasser du monde, mais avec quel style! J’ai l’impression de faire n’importe quoi, mais au moins j’avance! Je perds l’équilibre à plusieurs reprises, mais ça ne m’énerve pas puisque je trouve que je glisse bien! Il fait par contre toujours froid, toujours un vent d’est qui fouette le visage. Alors lorsque je me paye une belle chute face la première sur la neige glacée, là je la trouve moins drôle. Je ne sais pas de quoi j’ai l’air, mais j’ai vraiment mal au visage, il est comme tout endolori par le froid. Je vois au loin une bénévole. Je ne dis rien et j’attends sa réaction à mon passage. Elle ne remarque rien et m’encourage. Bon, au moins je n’ai pas le visage en sang et je continue mon chemin.

J’ai complètement perdu la notion de ma position, mais je ne me fais pas d’illusion : je suis loin … Je suis un peu découragée, mais je continue de faire du mieux que je peux jusqu’au troisième traumatisme (après le vélo et le ski de fond. Pourquoi je participe au Pentathlon moi?) : je dois chausser les patins et m’élancer sur la glace. Je suis bien loin des temps que je faisais dans mes entraînements puisqu’en plus des cônes installés sur la glace pour nous dévier des trous d’eau, je dois faire attention à ma propre personne à travers tous les autres concurrents. L’objectif à cette étape : ne pas se fatiguer et surtout compter mes tours!

Enfin, me voilà libérée du calvaire et sans aucune chute (!) je quitte la patinoire. À ce moment, on ne s’en cachera pas : bon nombre de coureurs ont déjà franchi la ligne d’arrivée … Mais moi je vais terminer avec mon dessert et je balance les patins pour plonger mes pieds dans mes chaussures toutes sèches déjà accrochées aux raquettes. C’est parti pour ma randonnée! Le premier kilomètre est descendant, je laisse dérouler les jambes. Au rythme sonore des raquettes, je boucle mes 4 kilomètres au trot. À chaque fois que je vois un concurrent devant moi, je m’arrange pour aller le chercher et le doubler. Petites victoires faciles puisque bon nombre d’entre eux alternent marche et course. Mais enfin, je n’arrêterai pas, et n’oserai même pas ralentir à la dernière passerelle qui mène au fil d’arrivée : toujours mon trot régulier … Je force même pour arriver en bas des 2h30, ce qui fait bien rire Louis-Vincent!

Alors pour être franche, je n’ai jamais été dans le rouge. En fait, comme je le disais, je me suis arrangée pour ne pas souffrir, mais faire mes cinq épreuves en ayant du plaisir. Seule, j’ai bien du mal à me mettre la pression. Et puis de toute façon, ce genre de compétition est monopolisé par des triathlètes dont les principales forces sont le vélo et le ski de fond … mes faiblesses.

Tout ça ne m’enlève rien au plaisir de participer à ce bel évènement.

La compétition à ce niveau restera très personnelle et je serai de nouveau présente pour l’édition 2010!