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Nos trépidations sportives
Nos trépidations sportives
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27 avril 2010

Marathon de Boston, lundi 19 avril 2010

Boston 2010 a été l’évènement qui a motivé mon entraînement hivernal.

Un entraînement hivernal et un marathon printanier pour lequel j’ai choisi délibérément de conserver la natation et le spinning. En ajoutant quelques sorties de ski de fond, la préparation a été très variée et je n’ai jamais souffert de routine ou de lassitude. Mes longues sorties avec N ont toujours été d’agréables rendez-vous. Bref, une préparation idéale qui promettait un bon résultat. J’étais confiante de pouvoir faire une seconde qualification et au moins améliorer mon temps de Québec.

Lundi 19 avril, Patriot’s Day

Je ne m’étendrai pas sur le court séjour américain qui en a été tout un et à commencer par notre passage aux douanes américaines …

Lundi 19 avril, 5h00, après une très bonne nuit de sommeil, je regarde par la fenêtre : le soleil se lève dans un ciel complètement dégagé. Un premier soulagement. Depuis trois jours je guette la météo. Très sensible aux conditions, j’espère avoir un temps printanier : soleil, pas trop de vent, température confortable.

Le petit déjeuner passe difficilement. Je n’ai pas faim. J’ai pourtant prévu des choses que j’aime, je me force, mais tout passe difficilement.

6h00, départ vers le métro. La bonne humeur est déjà bien présente dans le groupe. Nous avons hâte, hâte enfin de courir, mais surtout hâte de vivre cet évènement!

6h30, c’est le début d’une longue attente pour rejoindre les autobus. Nous sommes en plein centre ville et il fait froid. Les courants d’air passent entre le peu de grattes-ciel que compte le centre-ville de Boston. Je frissonne. Je frissonne de tract et de froid!

7h30, enfin nous embarquons dans l’autobus scolaire qui nous porte vers le départ, à 42,195 km de là. Enfin peut-être pas si précisément, mais le parcours est linéaire, avec un dénivelé négatif, il est toutefois assez vallonné, j’ai le plan dans la tête. Je suis prête pour ce parcours, je me suis assez répété « tout ce qui monte redescend » et je sais que je peux m’adapter à chaque section du parcours.

8h45, nous arrivons sur le site. Il y a déjà beaucoup de monde. Je commence à m’inquiéter parce que mon ventre fait de drôles de bruits … comme si j’avais faim ... Il est peut-être encore temps de manger avant le départ, mais je ne suis pas à l’aise avec ça. J’ai déjeuné  trop tôt et peut-être pas assez, mais surtout je crois que j’ai déjà dépensé  pas mal d’énergie pour me réchauffer en attendant l’autobus … Je me force à prendre une compote et un morceau de banane.

Le départ est pour 10h30, mais nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. Attente pour les toilettes, petit moment de détente au soleil puis nous nous habillons et préparons notre sac pour le remettre à l’organisation. Nous le récupérons à l’arrivée.

Il faut ensuite marcher environ 30 minutes pour rejoindre notre vague de départ. C’est très joli où  nous sommes, une petite ville de banlieue. Outre tous les coureurs qui ont envahi la route principale, il y a déjà beaucoup de monde sur le bord du chemin.

Je laisse mes amies à leur sas de départ et je vais rejoindre mon « groupe », celui des temps de qualifications sensiblement égaux au mien.

 

Départ

Tout s’enchaîne très vite et je prends ma place. J’allume ma montre-GPS et attends patiemment le départ. Je suis très calme et j’observe autour de moi. Puis tout d'un coup, j’entends un son sourd de pistolet. C’est parti. Nous sommes nombreux bien sûr, mais pas les uns sur les autres. Nous avançons tranquillement, commençons à jogger et je mets la montre en route lorsque je passe le tapis de départ.

Les habitués m’ont averti : les 10 premiers kilomètres sont descendants, il faut rester sur ses gardes et alerte, ce n’est pas le moment de changer le rythme. C’est en effet assez difficile. Il y a beaucoup de monde sur le bord de la route, je trouve ça très encourageant. C’est véritablement la fête aujourd’hui! Évidemment, mon rythme est trop rapide, je me freine, mais c’est bien difficile en descente, j’ai plutôt tendance à me laisser aller. Je trouve ardu de commencer à forcer pour m’empêcher d’aller plus vite. Ces premiers 10 kilomètres sont longs … et je commence à être gênée par tout ce monde qui crie. Je pensais que cela allait s’estomper le long du parcours, mais non …

J’ai de la difficulté à  rentrer dans « ma » course. C’est la première fois aussi que je cours un marathon en vérifiant mon allure et je constate que c’est difficile sur ce parcours plutôt vallonné. Je me mêle avec mon temps au kilomètre, aux miles. Bref, j’ai l’impression d’être une vraie novice en la matière … Ce n’est « que » mon cinquième marathon et le premier réellement d’importance pour lequel je me suis fixée des attentes. Je manque d’expérience ...

Au bout de 15 kilomètres environ, je prends mal au ventre. Je ne m’en fais pas trop sur le coup, car durant les entraînements cela m’arrive fréquemment et ça passe. Je m’arrête aux ravitaillements pour prendre de l’eau. Même si je n’en ressens pas le besoin, si je n’ai pas soif, je me force. Juste une ou deux gorgées à la fois, mais c’est difficile. À chaque fois, j’espère que cela va soulager le mal de ventre. En vain.

Des arbres en ville

Le parcours est très beau. On court sur une route bordée d’arbres. On traverse quelques centres ville de banlieue, mais à aucun moment j’ai l’impression de courir en pleine ville. Évidemment, la foule ne s’estompe pas, c’est fou! Le décor prend des allures de « Tour de France »!

Sans pouvoir nommer le fameux « mur », puisque j’avance sans trop de mal, après le 30ème kilomètre, j’ai hâte d’arriver. J’ai encore énormément mal au ventre. Je n’ai pas les jambes lourdes, je voudrais pousser plus, mais cet énorme noeud au ventre m’en empêche. Je suis bien consciente que je ralentis. Sans vraiment me décourager je pense que je suis encore dans mes temps (je n’ai pas le temps total sur ma montre et ça ne me tente pas de jouer avec pour le faire apparaître).

Boston downtown

Après avoir passé les différents points d’intérêt du parcours (comme les fameuses collégiennes du Wellesley College et leurs cris stridents!), nous rentrons véritablement dans la ville. La foule est de plus en plus nombreuse! C’est complètement démesuré pour moi. Toutes les émotions me traversent l’esprit, la joie d’être là mais le regret d’avoir mal, le souvenir de mes nombreux entraînements en vue de cet évènement, la chance que mon amoureux soit là parmi tous ces gens euphoriques!

La fin n’en finit pas de finir, et le public agglutiné aux barrières encourage à tout rompre. Après plusieurs virages, de changements de rues, me voici enfin sur Boylston Street et l’arche d’arrivée en ligne de mire.

Je passe le fil d’arrivée et arrête la montre. Un rapide coup d’œil avec une grosse appréhension et je constate que j’ai limité les dégâts.

 

Aujourd’hui, une semaine plus tard, il m’est encore difficile de faire la part des choses. D'un côté, je me sens très choyée d’avoir pu courir ce marathon, cette 114ème édition. D’un autre, je suis déçue de ma course. Je sais que je l’ai très mal gérée. Je sais bien qu’au départ, j’allais courir à Boston pour l’expérience. Mais je m’étais sans doute fixée des attentes trop hautes. Mon objectif était d’améliorer mon temps sur cette distance, mais dans un tel contexte était-ce trop ambitieux?

Boston

Notre petit groupe à l'arrivée

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Commentaires
E
Merci Patricia!<br /> D'y repenser et moi aussi j'ai envie de revivre cette folle aventure bostonienne!
P
Juste te lire j'ai des frissons... que j'ai hâte de le vivre... merci pour ton compte rendu!
Y
Je viens de lire ton compte rendu ,tres interessant ,tu vas t'améliorer et l'année prochaine tu seras au top ......
E
@Gilles: Eh Eh! Oui sans doute, peut-être que cette potion aurait prévenu mon mal de ventre ...! Tu as raison, en fait je suis surtout déçue de n'avoir pas été en pleine forme pour apprécier la course.<br /> <br /> @Sylvie: un marathon, c'est toujours la même distance, mais c'est une expérience complètement différente à chaque fois, je commence à le comprendre. C'est sans doute pour ça qu'on devient dépendant ...
S
J'avais hâte de lire ton récit!!<br /> Chaque marathon nous apporte une nouvelle expérience. Un autre Boston sera certes différent c'est sûr. En tout cas, bravo :)
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