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Nos trépidations sportives
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27 avril 2012

Marathon de Boston - Lundi 16 avril 2012 (Partie 2)

Patriots' day

DSCN3817L’avantage d’une telle météo, c'est que le superflu de la préparation est limité!

Je rejoins donc l’autocar qui nous portera à Hopkinton. L’ambiance est bonne et la plupart des coureurs parlent déjà de revoir son objectif. Comme le suggère Caroline, nous courrons les premiers 10 kilomètres tel que convenu. Puis, nous réévaluerons la stratégie.

 

En ce beau lundi matin, c’est super agréable d’être au village des athlètes. Notre petit groupe se promène à l'affût des différentes bébelles qui seront rapportées en souvenir. Puis nous nous trouvons un coin d'ombre pour finaliser la préparation. Il est  8h30, et nous prenons le départ à 10h20, dans la deuxième vague.

boston_2012_126

8h30, à l'ombre! Et la belle lignée de toilettes chimiques!

9h15, nous décidons de bouger et de nous diriger vers le centre-ville où aura lieu le départ. Avec d'ultimes arrêts aux toilettes et la remise des sacs, nous serons dans les temps.


Mon marathon

Sans retard, le départ est lancé à 10h20. je suis dans le couloir 6 alors ça me laisse le temps d'avancer tranquillement. À l'approche du tapis de départ, je trottine, puis démarre mon chrono dès que je franchis le tapis. C'est parti! À ce moment, alors que je passe sous la caméra, je pense à Daniel qui doit être devant la télé à essayer de me retrouver parmi les coureurs!

Sans grande surprise, rien n’a changé en 3 ans! Toujours le même dénivelé! Et toujours autant de monde qui nous crie dessus! Après quelques kilomètres, analyse interne des signaux de détresse : RAS! C'est quand même étrange, mais rien ne grince, rien ne tire ... Le seul constat que je peux faire c'est qu'il fait chaud, très chaud ... et que malheureusement, les feuilles dans les arbres ne sont pas sorties ... Je m'en ferai souvent la remarque parce que sur les 3/4 du parcours il y a beaucoup d'arbres. S'ils avaient été fournis, nous aurions pu courir à leur ombre ...

Bref, malgré la chaleur, le chrono est beau et jusqu'au 10ème kilomètre je cours autour de 4:50/km. Ambitieux? Moi qui visais un marathon en 3h30... Mais tout va bien alors je décide de continuer sur ma lancée, au feeling dans ce parcours descendant. Il y a aussi une chose qui me motive grandement : c'est le fait que Daniel me suive virtuellement. Je sais qu'à tous les 10km, il reçoit une alerte avec mon temps de passage. Je ne veux pas le décevoir, je veux être à la hauteur.

Depuis le début je n'a laissé aucune place à la chance et j'ai pris tous les points d'eau. Et dès le 1er mile, j'ai commencé à m'asperger. Autour du 10ème mile, j'ai même eu un cadeau extraordinaire : j'ai réussi à attraper des mains d'une dame, un sac de glaçons! Je l'ai enfoncé dans mon top et courru un bon bout avec. J'ai pu y retirer des glaçons pour les laisser fondre dans mes mains. Ç’a été un must de rafraîchissement!

Alors où je me dis que je devrais être proche du demi, qu'entends-je au loin? Ben oui, ce sont bien les ados hystériques du collège Wellesley! Comme je suis en bonne posture, je trouve ça très drôle. C'est hallucinant : quoi, elles sont là depuis ce matin 9h00 à crier comme ça?!! Fidèle à ma stratégie, je me range vers la gauche pour me protéger! Ça réveille un coureur ça! J'ai d'ailleurs accéléré l'allure.

Alors que je suis consciente que la course débute à partir de ce point, je commence à avoir mal au ventre. Et là je panique. Il y a deux ans, des crampes abdominales m'avaient accompagnée jusqu'à la fin, retirant tout le plaisir d'être sur ce marathon ... Je suis donc obligée de ralentir. Les premiers "vrais-faux plats" s'accumulent. Au 15ème mile, je m'arrête. Je prends quelques secondes pour 3 grosses respirations puis repars tranquillement. Je me force pour une gorgée de gel énergétique et bois beaucoup d'eau. Puis, je ne sais pas ce qui s'est passé après, mais j'ai occulté le mal de ventre. Lorsque je refais une inspection interne, oups, plus rien! Alors, go, je repars et essaye de retrouver une bonne allure.

Ce n'est pas la meilleure section du parcours pour se donner une lancée puisque nous sommes dans les buttons proche de la Heartbreak Hill, mais après mon passage à la zone de ravitaillement des gels énergétiques, je retrouve une vraie motivation. Le plaisir est là. En fait, avec le recul, je me rends compte que j'étais dans la zone du fameux "mur du marathonien", mais à l'inverse! Ça se peut ça? Sans doute est-ce dû aussi au vent qui vient me rafraîchir alors que je suis trempée des pieds à la tête. Mais je ne m'énerve pas et  je ne vise pas ou ne tente pas le negative split, mais au moins je me sens bien.

Dans cette dernière section du parcours, sur les 10 derniers kilomètres, je fais plus de zigzags pour récupérer ici ou là des gobelets d'eau, des lingettes humides, des glaçons. À plusieurs reprises je me raisonne même "Wow là, t'es ici pour courir, alors lâche un peu le confort et repars"! Et puis j'ai tout d'un coup hâte d'arriver. Nous sommes dans la ville et je vois au loin la Tour John Handcock et mince, qu'elle est loin!

Tour

La tour John Hancock proche, nettement plus proche ...

Les deux derniers kilomètres sont très durs, alors que les encouragements sont plus forts, les jambes sont plus faibles ...

Au lieu de rendez-vous où je sais que Daniel est là, je regarde vite vite dans la foule, mais ne le vois pas. J'essaie néanmoins de donner encore tout ce que je peux. La ligne droite sur Boylston est INTERMINABLE! Même si je sais que je ne suis pas à 3h30, je réalise que je suis en train de battre mon record personnel.

Enfin l'arche, le tapis et l'arrêt du chrono à 3h32:51.

DSCN3817The Boston Globe, édition du 17 avril 2012 : 3 432 / 21 606 coureurs

Chaleur?

Signe que j'étais dans ma bulle, je n’ai pas vu ce qui se passait autour de moi. Outre l’augmentation du nombre de coureurs qui marchaient au fur et à mesure qu’on approchait de l’arrivée, et ça c’est sur tout marathon que je le constate, je n’ai pas vu ceux qui souffraient vraiment de la chaleur.

Ce sera d’abord Daniel qui me racontera, puis en soirée lorsque nous serons tous réunis, que nous aurons plus d’information sur les conséquences de cette chaude édition.

En quelques chiffres, il y avait 26 656 inscrits, 22 480 coureurs ont pris le départ et 21 606 ont terminé.

Le lendemain, avant de quitter Boston, fidèle à la tradition, j’achète le Boston Globe pour la liste des participants et retrouver ma position. Et en cette troisième année consécutive de participation, j’ai réussi une 4ème qualification.

2013 est loin encore et il y a tellement d’autres marathons que je souhaiterais découvrir … Mais Boston restera toujours Boston …, à suivre …

 Rue Rue2

Beacon Street où ça sentait le printemps

photo__1_

Cerisier en fleur, le 15 avril

photo__3_

Vue de la chambre d'hôtel, by night

On parle de nous:

Info Dimanche, 18 avril 2012

Le Placoteux, 8 mai 2012

 

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Commentaires
Y
Bravo ,je viens de lire le compte rendu ,c'est super
E
Tombés du ciel, tu l'as dit! Cette dame avec ses sacs a été ma sauveuse et franchement je retiens le truc pour plus tard (genre se trouver un assistant qui resterait au bord du parcours avec un sac de glaçons). C'était bien plus efficace que des éponges, qui une fois essorées ne servent plus à grand chose ...
P
Des glaçons tombés du ciel... super!<br /> <br /> <br /> <br /> Encore bravo Émilie, quelle course!
E
Merci Kecily!<br /> <br /> De 2 minutes en 2 minutes de progression, je vais bien finir par le courir en 3h30 ce marathon!
K
un immense bravo à toi !! quels progrès :D
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