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Nos trépidations sportives

Nos trépidations sportives
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8 novembre 2013

La course du Portageur, Notre-Dame-du-Portage - Samedi 2 novembre 2013

Portageur

Deuxième participation à cet évènement qui en était à sa 5ème édition déjà. Une course populaire organisée dans un esprit bon enfant et pour les familles.

J'avais pris part à la première édition et je ne gardais pas un merveilleux souvenir du 10 kilomètres. Je l'avais trouvé difficile malgré le fait que je connaissais pourtant bien le parcours : plusieurs entraînements y avaient été réalisés. Je me souviens de mon temps très médiocre et surtout de ma démotivation durant la course ...

Cette année, je n'avais pas de réel objectif. Mon dernier 10 kilomètres couru à Sherbrooke en juin dernier avait été assez décevant. À cause du chrono réalisé mais surtout à cause des mauvaises sensations ressenties pendant la course : jambes lourdes, lassitude, chaleur... En fait une fatigue générale s'était installée après un printemps bien chargé : records sur marathon et demi-marathon (les deux en l'espace d'un mois), continuité dans l'entrainement pour les 5 kilomètres de la course des Pionniers et le 10 kilomètres à Sherbrooke. Tout ça m'avait  grugé pas mal  d'énergie et en juin j'avais hâte aux vacances!

Aussi, commençant à connaître mes forces, je réalise que l'automne est une saison difficile pour réintégrer un entraînement soutenu et me remettre dans le bain des compétitions. Alors en ce samedi de novembre, j'aspire seulement à courir pour le plaisir et à m'amuser.

Nous sommes chanceux, les conditions semblent favorables. Certes il y a un petit vent d'est, mais il ne semble pas trop nuisible. Ce vent signifie que lorsque nous tournerons au 3ème kilomètre, nous bénéficierons de sa force dans le dos pour compléter les 5 kilomètres suivants. Personnellement, c'est assez déterminant pour le moral!

12h15, le départ est donné. Je me suis placée en avant alors assez vite je vois les chevronnés partir en tête, dont AA qui sera, sans surprise, la première fille. J'essaie de ne pas m'emporter. Après le premier kilomètre, le groupe de tête s'est étendu et je réalise qu'une coureuse est à mes côtés. Elle semble avoir une allure similaire alors je me dis que nous pourrions faire un bout de chemin ensemble. Je me cale à ses côtés et regarde ma montre, l'allure est confortable mais pas digne d'un 10km selon moi! Comme je sens que je dors un peu ... j'accélère, mais elle s'accroche. Insécure, je ralentis pour rester à ses côtés, et reconsultation de la montre : on ralentit. Reaccélération. En fait ce sera le scénario jusqu'au 3ème kilomètre ... C'est assez pénible, mais je ne me sens pas confiante pour prendre le lead avec le vent de face.

avant_le_4km

Deux coureuses sur la route du fleuve ... (Photo jparseno)

3ème kilomètre, on vire, demi-tour et ouf, ça allège les jambes ce petit vent de dos! Là, je suis un peu tannée de jouer au yoyo, alors go, je me cale instinctivement sur une bonne allure, confiante que le vent me soutiendra. Et là, dans mon angle mort, je ne vois plus la partenaire. Or, je sais qu'elle n'est pas loin puisque lorsque nous croisons les coureurs, elle se fait encourager par ses amies qui lui crient "Go, t'es 3ème!".

J'essaie donc de rester concentrée et de garder la vitesse. Je ne regarde plus ma montre, je me sens assez bien comme ça. Je rattrape des coureurs et cela me donne confiance. Mon seul indice est que je n'entends pas de pas ni de respiration en arrière de moi. Je porte mon attention sur ma foulée et reste concentrée: "ramène le haut du corps vers l'avant, attaque par le devant du pied, aide-toi de tes bars, regarde en avant, etc.". Je me parle beaucoup en fait (!) et lorsque nous passons le 6ème kilomètre, la foule nous offre une bonne dose d'énergie pour repartir vers les 7 et 8ème kilomètre avant de refaire demi-tour.

passage_du_6km

Passage devant l'église, 6ème kilomètre (Photo jparseno)

Il nous reste 4 kilomètres, dont deux encore avec le vent de dos. C'est un peu plus difficile, mais je ne veux pas lâcher. Déjà on rencontre les premiers coureurs qui ont fait leur dernier demi-tour. Et Daniel m'encourage! Je m'accroche et c'est à mon tour de passer le 8ème kilomètre. Oh boy! Le vent de face me surprend! Je vois aussi que la troisième coureuse est là, à quelques mètres de moi. Je redouble de concentration sur la foulée, c'est le seul moyen d'être efficace et de finir forte. Il y a plusieurs dos d'âne qui cassent l'allure. Je croise les coureurs qui font leur 7ème et 8ème kilomètre, je voudrais les encourager, mais j'ai le souffle court ... j'ai un but et je ne veux pas le perdre.

arriv_e_dan_chrono

Daniel arrive! (Photo jparseno)

Dernier bout, derniers 500m, j'entends les encouragements et je donne tout ce qu'il reste dans les jambes. Enfin l'arche d'arrivée et le chrono où je suis surprise de voir 41 minutes!

Dan_arriv_e_emilie

J'arrive à mon tour et Daniel semble content! (Photo jparseno)

Je passe le fil à 41 minutes 21! Sur le coup, je ne me rappelle pas de mon meilleur temps, mais il me semble bien que ce soit un de mes meilleurs sur 10 kilomètres. Je termine aussi deuxième chez les femmes derrière la talentueuse AA!

Quelle bataille! Après le demi-marathon à Rimouski où j'avais réussi à remonter 2 coureuses sur les 10 derniers kilomètres, je peux dire que là aussi j'ai travaillé fort!

Après vérification, ce temps est bien mon meilleur sur 10 kilomètres.

L'année 2013 des compétitions s'achève là.

Une très belle année (même si je n'ai pas été assidue sur le blog ...) : meilleur chrono sur marathon, sur demi-marathon et 10 kilomètres.

Tout ça est encourageant pour la suite!

Émilie

10km - Temps : 41:21  (4:09/km)

12/144 participants

2/64 Femmes

1/29 Femmes 30 - 39 ans

Daniel

10 km - Temps : 39:20 (3:57/km) 

7/144 participants

6/80 Hommes

4/29 Hommes 40 - 49 ans

5 km - Temps : 17:59 (3:36/km) 

4/200 participants

4/79 Hommes

1/15 Hommes 40 - 49 ans

 

On parle de nous!

Info Dimanche, lundi 4 novembre 2013

Le Placoteux, mardi 5 novembre 2013

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29 mai 2013

Marathon et demi-marathon d'Ottawa - Dimanche 26 mai 2013

C’est la fin de semaine dernière, les 25 et 26 mai, que se déroulait l’édition 2013 du Marathon d’Ottawa, incluant les épreuves du 5 km et du 10 km le samedi soir, les marathon et demi-marathon le dimanche matin. Ultime objectif printanier pour bon nombre d’amis coureurs, nous étions une importante délégation pour ce rendez-vous annuel de courses.

Pour Daniel et moi, c’était notre premier voyage ensemble à Ottawa. Après quelques imbroglios pour la chambre d’hôtel, nous avons atterri à l’hôtel Holliday Inn. judicieusement placé au centre des différents circuits reliés au marathon.

Arrivés tard vendredi soir, nous avons profité du samedi pour visiter l’exposition du marathon afin de retirer nos dossards. Le reste de la journée s’est écoulé tranquillement. Nous sommes sortis faire un petit 20 minutes de course pour se mettre en jambe et repérer le dernier kilomètre et la ligne d’arrivée, tout ça à deux pas de l’hôtel. Nous sommes allés rejoindre une partie du groupe au marché By pour le souper puis nous avons convergé vers le parcours du 10 kilomètres. Nous souhaitions voir plusieurs coureurs à l’œuvre, dont le champion du monde, Geoffrey Mutai.

Photo_OttawaDes supporters très tranquilles en attente

Le marathon et le demi

Dimanche matin, puisque nos départs respectifs étaient à 2 heures d’intervalles, le réveil s’est fait en deux temps, d’abord Daniel, à 4h30 puis moi à 5h45.

Puis, à 6h20 nous avons quitté l’hôtel pour rejoindre les amis qui avaient prévu la traditionnelle photo de groupe.

Photo_Fil_Oup_Ottawa_2013Les marathoniens prêts, les demi-marathoniens moins!

Ils étaient huit à prendre le départ du marathon. Je suis restée avec Lorraine et Martin qui participaient au demi. Une fois le départ donné et de retour à l’hôtel, nous avons pu suivre une partie du marathon à la télé et à 8h15 c’était à notre tour d’aller nous préparer vers la ligne de départ. J’ai fait un petit jogging pour me réveiller les jambes, quelques accélérations. J’étais enroulée mon sac de plastique et j’avais assez froid. J’avais prévu de courir en camisole. J’ai eu des doutes parce qu’il faisait vraiment froid et le soleil ne semblait pas vouloir se montrer et puis je me suis convaincue que c’était la bonne décision. Mais en attendant, je grelottais comme une feuille … Je me suis alors placée parmi les coureurs et la chaleur humaine m’a détendue.

9h00, le départ est donné. Je me suis placée en avant pour ne pas avoir à slalomer et ça a bien été. Nous partions avec un faible vent de dos et beaucoup d’encouragements nous accompagnaient. De ma position, je voyais le lapin de 1h30. Je ne prévoyais pas courir avec, mais sa présence en avant de moi me mettait de la pression. Après le premier kilomètre, j’ai commencé à regarder ma montre et j’avais une bonne allure. Je trouvais que le lapin était assez rapide pour 1h30. À deux kilomètres, j’ai reconnu un coureur du Coureur Nordique. Je l’ai salué et nous avons parlé de nos objectifs. Lui, il accompagnait deux filles qui avaient un objectif similaire au mien. Je me suis donc dit que j’étais bien partie et que j’allais essayer de garder cette allure. Nous avons discuté un bon moment de nos courses passées et projets et je n’avais aucune difficulté.

Je me suis ensuite mise dans ma bulle et j’ai tenté de garder le rythme. J’ai manqué pas mal de bornes kilométriques et donc je n’ai pas réussi à laper mes kilomètres, mais cela ne me dérangeait pas. Depuis Boston, j’ai lâché prise sur ce contrôle. Je pense que je commence à mieux me connaître et à courir selon mes sensations. L’allure était rapide, j’arrivais à la maintenir, c’était l’essentiel. Je n’ai pas trouvé le parcours facile. En fait, j’avais l’impression d’enchaîner les faux plats, sans vraiment bénéficier des descentes ou du vent de dos qui était plus embêtant quand on l’avait de face. Je n’ai pas eu de périodes où je pouvais vraiment me laisser aller.

Emilie_Sprint

Focus, focus!

Je suis arrivée au 10ème kilomètre en 42:20, j’ai commencé à faire mes calculs et comme je me sentais toujours bien j’ai eu une bonne dose de confiance. J’ai poursuivi en bonne condition jusqu’au 15ème kilomètre. J’étais seule, c’était dur, mais je sentais mes jambes fortes. J’ai repensé à tous les entrainements réalisés seule avec le vent. Ces entrainements que je trouvais si difficiles, ils étaient payants aujourd’hui!

Danielle_Emilie_et_les_ampoules

Avec Danielle et ses ampoules du marathon!

Puis, vers le 16ème kilomètre nous avons enchaîné une série de côtes. C’est à ce moment que le groupe du Coureur Nordique m’a rattrapée. Ouf, ça m’a donné un coup et j’ai senti la fatigue m’envahir … Là, alors que je trouvais le parcours difficile, que les jambes étaient lourdes, j’ai eu peur de m’être trop laissée aller dans les kilomètres précédents. J’ai eu peur d’avoir laissé toute l’énergie dont je devais avoir besoin pour passer ces « montagnes russes ». Mais je me suis dit qu’il ne fallait pas laisser d’écart entre moi et ce groupe et je me suis accrochée. Après avoir monté, vers 17,5 kilomètres, non seulement la foule était dense, mais en plus nous retrouvions les coureurs du marathon. J’ai eu un regain d’énergie alors que je retrouvais mes amis marathoniens. Au fil des kilomètres, j’ai reconnu trois de mes amis, je les ai d’abord surpris (réveillés?) puis encouragés à donner tout ce qui leur restait. La fin était proche, mais elle était pénible pour tout le monde. Le dernier kilomètre a été très difficile, le décompte par 250 mètres paraissait le double! J’ai puisé dans tout ce qu’il me restait puis j’ai vu l’arche d’arrivée et le chrono à 1h29. J’ai franchi le tapis en 1h29 et 47 secondes. La barre des 1h30 a été cassée!

 

J’ai vite retrouvé le groupe des marathoniens. Tous étaient soulagés d’en avoir fini avec les 42,2 kilomètres. Il manquait Daniel à l’appel, mais un ami m’a annoncé l’avoir vu partir avec le lapin de 3h05 dès le début. Alors même si je savais que Daniel allait réussir son marathon, j’avais hâte de savoir quel temps il lui avait négocié!

Enfin, parmi tous les coureurs emmitouflés dans les couvertures de survie, nous nous sommes retrouvés. Il avait le teint bleu, il grelottait … mais il était content. Son temps? 3h08!

Daniel_d_termin_

Un marathonien déterminé!

Serons-nous à Boston tous les deux en 2014? Oh que oui! L’objectif a été réussi sur toute la ligne!

Résultats :

Émilie

Temps : 1:29:47 (4:16/km)

279/9911 Participants

26/5410 Femmes

3/1020 Femmes 35-39 ans WO WO WO simili-podium!!!

Daniel

Temps : 3 :08 :22 (4:28/km)

286/4922 Participants

260/3141 Hommes

31/453 Hommes 45-49 ans

26 avril 2013

Marathon de Boston - Lundi 15 avril 2013

922198_10151368291221333_1270017107_oEn tant que coureurs, les évènements du 15 avril dernier survenus au marathon de Boston nous ont marqués à vie et les jours qui ont suivi notre retour, ont été très émotifs. Daniel et moi avons retrouvé notre communauté de coureurs et avons réalisé son importance au sein de notre vie. C'est pourquoi il était important, mais tout aussi naturel de se retrouver le dimanche suivant pour courir ensemble en mémoire des victimes du marathon de Boston. À Rivière-du-Loup, le message de solidarité a été porté par plus de 200 coureurs et marcheurs. Nous avons tous démontré par notre présence qu’il fallait continuer. Et nous allons tous continuer à courir.

 

 Dimanche, 5K

Cela pourrait devenir une tradition : le 5K de Daniel à Boston! Mais comme il se prépare pour le marathon d’Ottawa (qui aura lieu le 26 mai), il n’avait aucune attente pour cette course.

Et pourtant, fort d’un entraînement régulier et de qualité, il a réussi un de ses meilleurs temps malgré les difficultés du nouveau parcours : 17 minutes et 49 secondes, le classant 106e sur les 5649 participants, mais surtout et une première à Boston, premier de sa catégorie!

Dan_b

L'envolée vers l'arrivée!

Lundi, 42,195K

Grâce à l’organisation de Courir.org, j’ai la chance de voyager vers la ligne de départ en autobus de luxe (au lieu des autobus scolaires!) et surtout j’ai la possibilité de rester au chaud dans l’attente du départ. Ce qui, cette année, était grandement apprécié, car bien que le soleil était présent, il faisait frais en ce matin de début de printemps. Je suis donc restée les deux heures au chaud, à lire et relaxer.

9h20, je me dirige vers mon couloir de départ. Je suis dans la 2e vague, avec un départ à 10h20. L’accès au couloir de départ est toujours très surveillé, impossible de se faufiler dans un autre couloir ou être en avant, il faut respecter sa position. Je réussis tout de même à me placer dans les premiers coureurs de mon couloir.

10h20, le départ est donné. Je sais que ça part rapidement et que les premiers kilomètres sont descendants. Mais très vite je me sens coincée. Je suis surprise d’être aussi entassée. Je n’arrive pas à décoller. Un kilomètre, deux kilomètres et je ne parviens pas à prendre mon rythme de course. Ça me frustre, je regarde ma montre et je suis à 5:18/km, ça ne marche pas. Mais pourquoi sommes-nous tous si collés? Pourtant, je devrais être avec des coureurs de mon calibre. Bref, après le 3e kilomètre je suis enfin plus à l’aise, j’ai de l’espace et je peux prendre de la vraie vitesse.

Avec tous les encouragements et surtout la confiance que Daniel n’a pas arrêté de me transmettre, j’ai finalement décidé de courir ce marathon en mode attaque! Ainsi, je prends mile après mile en essayant de donner le meilleur. J’avoue que c’est plus difficile sur le mental. Je vois les kilomètres défiler et j’aimerais qu’ils défilent encore plus vite. Je passe les premiers 5km en 23 minutes, puis les 10 km en 46 minutes. Tout ça est assez rapide …

Je consulte mon allure sur ma montre, mais de façon très sporadique. J’essaie de me concentrer sur ma course, ma foulée. Par contre, je lape chaque mile et je suis surprise de voir que chacun d’eux se situe en bas de 7 minutes 30. J’avais en tête que pour être en bas de 3h30 sur ce marathon, je devais courir le mile en moins de 7 minutes 50. Or, en lapant chaque mile, je constate toujours avec une agréable surprise qu’ils se situent tous autour de 7 minutes 20. Je ne suis pas en mesure de faire les calculs pour évaluer mon temps final, mais à chaque fois cela me donne une belle dose d’énergie.

Je suis assez soulagée de voir le panneau de la ville dans laquelle nous rentrons : Wellesley! Enfin, la moitié du parcours! Et je guette les cris des collégiennes! Contrairement à ma première expérience, je suis maintenant assez contente de les entendre! Me voilà au demi-marathon, que je passe en 1h37. Wow, en bas d’1h40, je n’ai pas besoin de toute ma tête pour comprendre qu’à ce rythme, je suis plus proche du 3h20 que du 3h30. Mais après la joie, la crainte prend place. Vraiment, je manque de confiance! Je guette maintenant les moindres signes de faiblesse, ceux qui me feront ralentir et qui donneront à ma mauvaise conscience raison et d’être partie trop gagnante!

Emiliezr

Passage aux zones de ravitaillement, parmi les gobelets

Mais je garde mon attitude de combattante. Il le faut, la partie du parcours la plus difficile s’en vient. Je sens maintenant les moindres faux plats, mais j’essaie de garder une certaine facilité dans les descentes. Je réalise que tous les points d’eau se situent avant une montée et qu’à chaque fois que je prends une gorgée ou que je m’asperge, je retrouve des forces pour continuer jusqu’au prochain point d’eau.

Vers le 25e kilomètre, je prends une bouchée de Larabar, mais elle ne passe pas … un point de côté apparaît et devient intense dans une descente. La panique m’envahit lorsque je consulte ma montre et vois mon allure ralentir. Je suis en descente, je suis obligée de freiner, je me fais dépasser … Mais bizarrement, dès que je me retrouve dans une cote, la douleur du point est moins  intense. Cette douleur va  jouer au yoyo sur environ 2 kilomètres. Enfin, après le 32e kilomètre, le point disparaît complètement, cela concorde avec les derniers 10 kilomètres qu’il me reste à franchir. Je retrouve donc une certaine confiance. Je passe la dernière côte, Heart Break Hill, j’ai eu mon passage à vide, mais là je sais que le parcours se poursuit en descendant alors la bonne humeur revient! J’ai hâte de retrouver Daniel. Les derniers 5 kilomètres sont quand même assez pénibles, nous rentrons dans la ville, mais l’arrivée me semble si loin!

J’arrive au point de rendez-vous que nous nous sommes donnés avec Daniel. Je suis émue parce que je sais maintenant que je vais faire un bon temps. J’aperçois Daniel en haut de la côte du viaduc. Je lui fais signe, mais il ne me voit pas. Et tout d’un coup, il réagit! Il est visiblement surpris de me voir! On se tape dans la main et je pars en mission pour terminer ma course. Derniers virages, dernière côte pour rejoindre Boylston. À ce point, l’arche d’arrivée est si loin … alors je suis les conseils de Daniel : « Tu comptes les lumières, il y en a 4 ». Une, deux, trois, quatre et la ligne d’arrivée est là!

Je me soucie très peu des photographes et j’arrête ma montre : 3h17 et 10 secondes. Un temps que je n’avais jamais, mais jamais espéré.

L’arrivée et la suite (le ravitaillement, la remise de médaille, la récupération de mes affaires personnelles) se font très vite. Je ne me sens pas usée par tous les kilomètres parcourus, je suis sur mon nuage! Je remercie tous les bénévoles qui me félicitent, puis je prends immédiatement le chemin de l’hôtel pour retrouver Daniel. Il fait beau, le soleil est chaud, je savoure ce doux moments et pense à comment nous allons pouvoir fêter nos belles performances.

 

 

18 avril 2013

Boston 2013

Boston_2013Daniel et moi étions au marathon de Boston, pour la quatrième année consécutive.

Depuis lundi, depuis la tragédie, j’ai suivi les actualités, j’ai vu des images inexplicables, j’ai lu des récits, écouté des témoignages, et depuis lundi je suis toujours dans l’incompréhension. Un drame est venu ébranler notre monde et particulièrement la communauté des coureurs.

Différents sentiments se sont bousculés : l’effroi, l’incompréhension, la colère et puis surtout la tristesse. Mais comme beaucoup, je crois qu’il est primordial de ne pas se laisser envahir par la peur.

Je me suis longuement questionnée à savoir si j’avais le droit de faire le récit de ma course.

Et puis comme j’ai pu le lire, la plus grande menace d’un tel acte est d’empêcher d’être libre. Se taire et se cacher, c’est donner raison à un geste aussi ignoble que de vouloir le mal.

Mercredi j’avais hâte de retrouver notre communauté de coureurs. J’avais hâte de retrouver et de ressentir ce sentiment d’appartenance. L’accueil a été tel que j’ai réalisé qu’il fallait continuer, que malgré ce drame qui nous a touché, nous devons continuer à vivre notre passion et que le meilleur hommage que nous pouvons faire aux victimes est de courir.

Dimanche, nous nous retrouverons tous pour prendre part à l’une des nombreuses courses commémoratives. Ce sera une course symbolique mais surtout très émotive.

Et puis je ferai mon récit du marathon, parce que j'ai compris qu'il fallait continuer à vivre, quels que soient les obstacles.

18 mars 2013

Les Pichous, Saguenay - Samedi 16 mars 2013

photoLa saison est lancée, la glace est cassée et voilà la première course bouclée!

Samedi dernier nous étions au Saguenay pour participer à la course des Pichous. C’était la 44ème édition cette année. Cette course semble assez populaire dans la région (pour preuve la liste des inscrits au nom de Tremblay …!) et auprès des coureurs de Québec. mais surtout, le calibre est assez élevé!

Il y a toujours un peu d’anxiété avant une compétition et cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu ce stress face à une course dont on ne connaît pas le parcours.

Samedi matin il faisait assez froid (-13°C et -20°C avec le facteur vent). Mais le soleil était au rendez-vous et comme le départ serait donné à midi, nous espérions que les températures montent un peu.

Le départ est donné à Jonquière et l’arrivée est à la zone portuaire de Chicoutimi, 15 kilomètres plus loin. Il y a un service de navettes pour porter les coureurs de Chicoutimi vers la Cité Saint-François à Jonquière. Cette année, un record de participation a été enregistré avec environ 900 coureurs. Cette popularité  a eu un impact sur l’organisation des navettes : il manquait visiblement d’autobus. La dernière navette étant prévue pour 10h15, à 11h00 nous étions encore une bonne vingtaine de coureurs à attendre notre autobus … Petit niveau de stress pas vraiment nécessaire … L’autobus est finalement arrivé, mais avec 20 minutes top chrono pour : récupérer notre trousse de participant, attacher la puce et le dossard, remettre le sac de transition, effectuer le réchauffement et le dernier pipi, nous n’avions pas droit à l’imprévu.

Finalement, tout s’est enchainé et à 11h55 nous étions sur la ligne de départ.

La course

Midi, -12°C et -20°C avec le vent, le départ est donné à l’heure.  Il y a du monde et ça slalome dans tous les sens. Les premiers mètres sont donc rapides pour tenter de se sortir de la masse, mais très vite je trouve mon rythme. On court sur le boulevard et il y a donc beaucoup de place.

On part avec le vent de dos, mais à 500m environ, nous tournons à gauche et là, le vent froid me prend le visage. Pour en avoir discuté avant de partir, je savais que nous aurions le vent de côté pour quelques kilomètres. Je me concentre sur ma foulée, mais j’ai froid au visage et surtout aux mains. Je serre les poings et regarde au loin espérant qu’à chaque intersection voir les coureurs en tête tourner à droite pour poursuivre avec le vent de dos. Finalement, après 3 kilomètres, nous retrouvons le boulevard du Saguenay et nous poursuivons le parcours vers Chicoutimi. Le vent dans le dos, le soleil en pleine face, j’essaye de me détendre et d’être confortable tout en gardant une bonne foulée. Les kilomètres défilent vite. Je « lape » chacun d’entre eux, c’est ce qui me donne une idée de mon allure et tout va bien. Entre le cinquième et le dixième kilomètre, le parcours est très roulant avec deux bonnes descentes. Je laisse dérouler les jambes, mais je sais que cela aura un impact lorsque nous retrouverons le terrain plus plat.

Je suis entourée de coureurs, mais je constate que je ne me fais pas doubler. Au contraire, je rattrape et dépasse régulièrement. Vers le huitième kilomètre, nous retrouvons les marcheurs partis une heure plus tôt. Ils nous encouragent et j’ai droit à des encouragements personnalisés « Aller la fille! Let’s go la fille ». Seule participante dans les alentours, cela me confirme que je suis vraiment entourée de coureurs mâles.

Les derniers cinq kilomètres sont réputés difficiles avec différents buttons qui peuvent casser la foulée. Mais je n’en ressens pas trop les effets. En fait, je suis plutôt motivée par le fait d’arriver en ville et de pouvoir finir avec les jambes fortes. Le souffle est cependant plus court et j’ai bien hâte d’arriver! À un kilomètre environ, j’aperçois une coureuse, la seule que je croise depuis le départ de la course! Je me concentre pour la rattraper et la dépasser. Je suis assez surprise du contrôle que j’ai encore sur mes jambes! Puis enfin, je vois les coureurs en avant tourner à gauche pour rentrer vers la zone portuaire. Ce dernier petit détour est interminable, j’aperçois Daniel qui joggue en encourageant les finissants et il sursaute en me voyant! Le tableau du chrono est encore loin et je donne tout ce qu’il me reste pour franchir l’arrivée en 1h02, surprise et heureuse. Ce temps me donne une allure de 4:08 du kilomètre. Durant la semaine, je n’avais même pas pensé pouvoir tenir une telle allure!

Daniel me retrouve et lui aussi est heureux de me montrer sa montre avec un temps de 57 minutes Et 8 secondes.

Nous retournons au CEGEP en joggant pour la douche et le lunch. Nous ne connaissons pas les résultats, mais Daniel me prédit un podium dans ma catégorie d’âge. Bien que nous ayons de la route à faire, nous attendons la remise des prix et on m’appelle pour la troisième place chez les filles 30-39 ans!

Un bon départ encourageant pour l’année et pour poursuivre la préparation du marathon de Boston!

Émilie

Temps : 1:02:04  (4:08/km)

99/854 participants

7/282 Femmes

3/110 Femmes 30 - 39 ans

Daniel

Temps : 57:20 (3:49/km) 

41/854 participants

40/572 Hommes

12/40 Hommes 40 - 49 ans

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7 mars 2013

Mars 2013

Ouf, il est plus que temps de dépoussiérer cet espace …

Ou de pelletier et aérer, ce serait plus de saison, puisque depuis quelques jours des signes de printemps flottent dans l’air! J’ai comme une soudaine envie de me débarrasser de cette neige collante!

La rétrospective de 2012 n’a pas encore été publiée, j’avoue avoir manqué de motivation et d’inspiration. Mais le goût est revenu, elle devrait se faire bientôt …

Hiver

Cet hiver n’a pas été particulièrement invitant pour nos sports saisonniers. Nous avons sorti une fois nos skis de skate, Daniel a chaussé une fois ses patins et tout ça avant Noël. Nous avons bien fait quelques sorties en raquettes, mais rien de bien excitant. Au point même où nous avons complètement oublié le Défi Mouski, la 2e édition de cette course en raquette dans l’est et  servant de qualification pour le Championnat québécois 2013. Daniel avait une inscription gratuite et un titre à défendre

Bref, je blâme la météo et j’assume, mais peut-être aussi avons-nous simplement manqué de motivation.

Personellement, je n’ai pas déprimé pour autant et même si j’étais dans l’esprit tempête de neige avant Noël, le voyage au Venezuela début janvier n’a pas aidé à la réinsertion hivernale!

Venezuela

Ce voyage a été planifié à la fin de l’été dernier, à l’occasion du camp d’entraînement des maîtres-nageurs. Partir dans le sud en plein hiver ne nous avait jamais séduit. Mais cette occasion de passer une semaine au soleil au cours des vacances de fin d’année nous a convaincu d’essayer.

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Port de pêche de l'île Margarita

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LA piscine de rêve!

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Deux bibites rencontrées sur l'île

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Binvenue à la plage!

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Cinq jours d’entrainements natation, le reste passé en farniente sur la plage, à jouer dans les vagues, à visiter l’île de Margarita, à essayer de courir 20-30 minutes à 35°C + humidité! La belle vie!

Le retour a été bien difficile.

Heureusement, les objectifs pour 2013 ont vite pris la place, et l’entrainement course à pied aussi.

19 octobre 2012

Mao

Voici Mao, notre nouveau partenaire de course (nouveau depuis mars ... mais de course depuis août, après une remise en forme!).

Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'il est hyper motivé quand il nous voit sortir en tenue de course.

Voici en extrait, sa danse pré-course (désolée pour la piètre qualité de la vidéo ...)

 

Et puis Mao a tendance à faire l'impasse sur les étirements ... il essaie d'ailleurs de me convaincre de leurs inutilités ... (j'ai pas du tout l'air découragée ...)

photo

 

 

 

3 octobre 2012

Demi-marathon de Rimouski - Dimanche 30 septembre 2012

photo 5h00 lorsque nous quittons la maison, c’est le déluge : pluie, vent, bref, pas les conditions idéales pour aller courir sur le bord du fleuve … Mais c’est le programme qui nous est servi pour le demi-marathon de ce dimanche.

Pour cette course, qui sera sans doute la dernière de l’année, nous avons suivi une préparation en accéléré. Trois semaines de dur labeur avec chacun un objectif qui nous permettrait de finir l’année sur une bonne note. Sauf que là, à voir ce qui se joue dehors … l’objectif devient vite ambitieux.

Heureusement, lorsque nous arrivons à Rimouski, il ne pleut plus. Le vent est bien présent. C’est un vent Nord-Est, ce qui signifie que nous partons vent de face et revenons vent de dos et cela nous convient. Le plan de match est vite établi : partir en groupe et se protéger pour revenir et profiter de la poussée du vent.

En fait, ce sont les mêmes conditions que l’année dernière, alors mon objectif est tout simplement d’essayer d’améliorer le chrono de 1h36 alors établi.

En récupérant nos dossards, nous retrouvons bon nombre des amis et Daniel profite de l’occasion pour monter son plan de match de course avec ses « partenairs de course ».

Cette année, sur toutes les courses, ce sont 2700 coureurs inscrits au Marathon de Rimouski. Près de 1000 coureurs (marathon + demi-marathon) s’alignent sur le départ, qui fort heureusement est pris sur le boulevard René-Lepage. La Promenade de la Mer est elle réservée à l'arrivée des participants, évitant ainsi la circulation à contre sens. C’est un bon point!

À 8h20 Daniel et moi allons nous placer et le départ est donné à 8h30. Le slalom est quand même inévitable, mais tout se passe bien. Au bout d’un kilomètre, une voix dans mon dos m’annonce : « je te suis », c’est Stephane. Il m’avait dit plus tôt qu’il voulait faire la première moitié en 4:30/km (son allure marathon à travailler pour New-York) puis de voir pour la suite.  Trouvant que les jambes sont fraîches et dispo, je décide donc de suivre son plan au moins pour l’aller. Finalement, je m’accapare de son « je te suis » et notre petit train part à la recherche de "lapins" pour lutter contre le vent. C’est ainsi que les premiers 9 kilomètres vont se jouer : de coureurs en coureurs, nous nous accrochons à ceux qui semblent maintenir l’allure. C’est assez difficile de garder le rythme régulier, nous ne trouvons finalement pas de groupes et avec des séries d’accélérations  nous approchons de Pointe-au-Père. Je vois la dernière portion sur le boulevard comme l’ultime combat avant de tourner en direction du sous-marin Onondaga. C’est dans ce dernier bout de chemin que je me surprends d’être en bonne condition! Nous sommes à 4:20/km et je suis capable de parler avec Stephane! C’est aussi sur ce dernier bout de chemin que nous commençons à croiser les premiers coureurs qui sont sur leur retour. C’est donc encourageant, malgré les derniers mètres à franchir avec ce foutu vent de face avant de faire demi-tour.

Là, Stephane m’annonce que je suis la 7ème fille, que les deux en avant de moi sont « toastées » et qu’il est donc facile d’aller les chercher. Personnellement, je n’ai pas vu qu’elles étaient « toastées », mais en revanche je les ai vues à une bonne distance … Mais bon, c’est un beau défi et j’ai 10 kilomètres pour le relever!

Inutile de dire que courir le vent de dos, c’est tout simplement du bonbon! Et là, finie l’allure à 4:30/km, nous oscillons entre 4:05/km et 4:20/km (réalisant ainsi un negativ split de près de 2 minutes). J’ai du mal à y croire lorsque je consulte ma montre, je doute un peu, mais je profite du moment présent!

Tranquillement nous remontons des coureurs et surtout les fameuses deux coureuses « toastées »! Entre temps Stephane me coache encore, il veut que nous passions ces deux filles puis sur les derniers 5 kilomètres il me laissera faire ce que je veux. Et bien, le plan de match s’est déroulé tel que prévu! Et sur les derniers 5 kilomètres j’ai réussi à maintenir une allure en dessous de  4:10/km. J’ai les jambes fatiguées, mais je les sens fortes. Je me questionne sur d’où vient cette énergie, mais je veux donner mon maximum pour ne rien regretter.

Contrairement à Québec ce printemps, où la fatigue était bien présente sur les derniers kilomètres, je pense que c’est grâce au vent que j’ai eu ses bonnes sensations.

Finalement, je termine en 1h32 et 32 secondes. Ce n’est pas mon PB, mais ce sont 4 minutes de mieux que l’année dernière sur ce même parcours et dans les mêmes conditions. Et puis comme on me le rappelle, je suis plus vieille d’une année!

Daniel est là qui m’attend après la ligne d’arrivée. Il est déçu de sa performance, mais content du travail qu’il a réalisé avec ses partenaires de course.

Stephane arrive derrière moi, c’est un PB pour lui. Il est content et je le remercie d’avoir été là.

C’est le moment de récupérer et de relaxer : comme l’année dernière, nous passerons la fin de la journée et la soirée au Mange Grenouille!

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Résultats:

Émilie

Temps : 1:32:32 (4:24/km)

55/697 Participants

5/281 Femmes

2/102 Femmes 30-39 ans

Daniel

Temps : 1:25:23 (4:03/km)

24/697 Participants

23/416 Hommes

4/94 Hommes 40-49 ans

29 août 2012

10km, marathon des Deux Rives, Québec - Dimanche 26 août 2012

Il y a eu un accident, il y a eu une convalescence, il y a eu des vacances, des voyages et des rencontres.

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Port Soller et Port de Valldemossa, Majorques

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Le Beaujolais et Paris, août 2012

Pour lui, il y a eu une fin de préparation pour un marathon. Et puis il y a eu cette blessure qui ne s’estompait pas et des prévisions météo angoissantes.

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Après l'entraînement estival, un petit verre de sangria maison!

Sans grande surprise, tous les plans pour le marathon des Deux Rives ont été chamboulés.

Mettons tout de suite de côté la principale épreuve, celle qu’on prévoyait courir tous les deux : le marathon. Avant ma chute, je l’avais comme objectif d’entraînement estival. Avec Daniel, c’était notre projet pour Boston 2013.

Mi-juillet, je capitule pour le marathon ne sachant même pas quand je pourrai retrouver mes chaussures de course. Daniel, lui s’accroche, même si la fasciite plantaire est douloureuse.

Cinq semaines après l’opération, et abstinence de course, je m’essaie par un premier jogging. Les sensations sont super, je revis et les espoirs renaissent! Tout va bien, même trop bien. Les jours suivants, je tente un peu de vitesse. Tout ça est trop vite et déjà les premières courbatures se font sentir. Mais ce n’est pas grave, je constate que les jambes sont au rendez-vous et j’envisage donc d’être au marathon des Deux Rives, mais sur le 10km. Entre temps, Daniel se bat de plus en plus avec sa fasciite, douloureuse à insoutenable selon les jours. De mon point de vue, il n’est vraiment pas raisonnable d’envisager le marathon dans ces conditions. Mais je sais trop bien ce qui se passe dans sa tête… Quand on a un but, un objectif pour lequel on s’est préparé, il est bien difficile de se raisonner.

Une semaine après ma reprise, les ischios sont toujours aussi douloureux, mais je continue à croire que la douleur va s’estomper. Daniel commence à consulter les prévisions météo compulsivement et, aux doutes de sa blessure, s’ajoutent les doutes d’une température très (trop) chaude. Finalement, vendredi, la décision est prise : nous ferons tous les deux le 10 kilomètres, sans objectif.

 

La course des étoiles

Comme l’année dernière, nous participons à la course des étoiles qui se déroule à Lévis. Cette course de soirées est une fête, aucun chrono, pas de classement, on peut même choisir le nombre de boucles d’environ 2 kilomètres que l’on veut faire. L’esprit est à la fête.

Lors de l’attente du départ, Denis Therrien annonce que dimanche sera une journée très chaude et qu’il n’est pas raisonnable d’envisager un chrono. Il souhaite voir tous les coureurs au fil d’arrivée, il suggère fortement de laisser les objectifs de côté et de profiter du moment présent.

Voilà qui finit par confirmer le choix de Daniel.

À 20h00, le départ de la course des étoiles est donné. L’ambiance est à la fête, il fait bon et je me laisse guider par le rythme de Daniel. C’est vite, mais je le suis. Les ischios tirent, mais de toute façon je n’ai pas grand-chose à perdre et on s’amuse. Nous faisons 4 boucles pour un peu plus de 8km et on sort après 38 minutes.

 

10 kilomètres du marathon des Deux Rives

Dimanche matin nous partons de bonne heure de l’appartement pour pouvoir se stationner proche de l’arrivée. À 6h15 nous sommes déjà à la gare du Palais pour embarquer dans l’autobus. Nous retrouvons des coureurs de Rivière-du-Loup et tout le monde est de bonne humeur!

À 7h15 nous sommes sur le site de départ. Nous en profitons donc pour jogger tranquillement puisque j’ai la chance cette fois de me réchauffer (contrairement à la Descente Royale). C’est une reprise et il ne faudrait pas que cette course soit fatale pour la suite de l’automne. D’ailleurs, les ischios étaient encore si raides que j’ai décidé de me faire deux tapings pour contrôler la douleur.

Dès 7h50 nous allons nous placer pour ne pas être en arrière. Il y a beaucoup de monde. Nous devons jouer des coudes. Et malheureusement, nous constatons facilement que des coureurs ne sont pas à leur place … même les lapins de 45minutes et 1h ne respectent pas l’ordre et sont en arrière de la ligne de départ …

À 8h00, lorsque le départ est donné, nous partons vite pour quitter le flot des coureurs. On double, on double … Tout va bien, les premiers kilomètres sont rapides, nous sommes en bas de 4:11/km, mais tout est sous contrôle. Il fait chaud, mais c’est très tolérable. Le soleil de 8h00 n’est pas agressant. Par prévention, je ne manque aucun ravitaillement. Je prends de l’eau avant tout pour m’asperger. Daniel m’encourage. Dès le 4ème kilomètre, j’ai plus de difficulté à lui répondre … Et puis je me laisse prendre au jeu et je décide de donner le meilleur. Nous nous faisons encourager et c’est très motivant. Mais après le 5ème kilomètre, l’allure baisse et j’oscille entre 4:18/km et 4:20/km. L’entrée dans Québec est difficile. Inévitablement, avec le manque d’entraînement, je ralentis. Le cardio n’est pas à son meilleur d’autant plus qu’il reste ce faux plat avant la gare du traversier. Mais les encouragements sont plus nombreux et sur ce dernier kilomètre Daniel me demande d’aller chercher un à un les coureurs en avant. Il me dit qu’en allongeant la foulée se sera plus facile … et oui, c’est vrai, c’est « un peu » moins exigeant!

10km_qucAllure synchro avec mon prince charmant sous le château!

Enfin, dans les deniers 500m j’aperçois le chrono qui affiche 42 minutes et des poussières, alors l’idée folle d’arriver en bas de 43:30 est mon ultime motivation!

 

Super arrivée sur le tapis rouge avec Daniel, nous bouclons ce 10km en 43:20.

10km_arriv_eMême chrono, mêmes médailles!

C’est super, même si j’ai eu de la difficulté à finir, je suis contente de ce retour. Je n’ai eu aucune douleur à la clavicule et les ischios ont été très bien soutenus par les tapings.

Ce temps correspond à un de mes meilleurs chronos de 2011, alors je suis super motivée pour reprendre l’entraînement cet automne!

 

Résultats

Émilie

Temps : 43:20 (4:20/km)

67/2978 Participants

9/1848 Femmes

2/616 Femmes 30-39 ans

Daniel

Temps : 43:20 (4:20/km)

68/2978 Participants

59/1128 Hommes

12/279 Hommes 40-49 ans

 

 

16 juillet 2012

L'accident

Accident n. m. (du lat. accidens, qui survient). Évènement imprévu et soudain entraînant des dégâts, des blessures. 2. Évènement qui modifie ou interrompt fourtuitement le cours de qqch. Définition du Dictionnaire Larousse 2012.

C'est arrivé mardi soir. Par une belle sortie vélo, nous rentrons vers Rivière-du-Loup et nous avons le vent de face. Alors que la cadence était maintenue à l'aller, cela devient plus difficile sur le retour. L'écart se creuse dans notre groupe. Je relance pour me raccrocher à Michel, je suis à 32 km/h et je le rejoins, mais plus vite que je le crois. Ma roue avant frôle sa roue arrière, l'impact est minime, juste un effleurement, mais je perds le contrôle, le guidon vacille, plus rien à faire ... juste siffler un "shiiiit" comme le rapportera Michel. Je tombe sur la gauche. L'impact est fort et j'entends mon casque claquer l'asphalte. Je me souviens d'avoir pensé que c'était correct, que c'était le casque qui avait pris.

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Casque fendu, casque fini

Sonnée, je tente de me relever. Je me sens lourde. Je n'y arrive pas. Béatrice qui me suivait et qui a aussi chuté se plaint de son poignet. Moi, je ne sais pas trop où j'ai mal, je ne sens rien. Je m'efforce de penser que tout va bien ... mais je n'arrive pas à me relever. J'essaye de me faire glisser pour sortir du milieu de la route. Je passe ma main droite sur mon épaule gauche et trouve bizarre cette nouvelle bosse. Je caresse mon épaule droite qui me semble plus allignée. J'appelle Daniel et lui demande de regarder mon épaule: "y'a quelque chose de pas normal là, hein?".

Étrangement, je n'ai toujours pas mal, nulle part, je suis encore sonnée par contre et je me secoue la tête pour remettre les idées en place ...!

Daniel me regarde et m'ordonne de m'allonger, de ne plus bouger et crie pour qu'on appelle l'ambulance. C'est là que la douleur se réveille ... "C'est ta clavicule, ne bouge plus" qu'il me dit. J'ai mal et je pleure, mais par sanglots, si je bouge trop, si je tremble, la douleur devient plus aïgue.

Même si Daniel trouve les minutes longues, je ne m'en rends pas compte. D'ailleurs depuis qu'il m'a couchée j'ai complètement perdu le contrôle. Je suis consciente de tout par contre, j'entends tout, j'entends ce qu'il se passe autour de moi : les voisins qui viennent aux nouvelles, les voitures qui s'arrêtent, l'arrivée de Julie, toutes les décisions qui sont prises. J'entends mon amoureux en parfait contrôle et ça me rassure. 

Puis les ambulanciers arrivent. Ils me prennent en charge. De leurs mains de fée, ils arrivent à me bouger, ils évitent le moindre impact. J'ai tellement peur qu'un faux geste ravive la douleur, mais leurs mouvements sont si précis qu'en peu de temps je me retrouve dans l'ambulance, dans une coquille. Oh que je suis bien ... je voudrais m'y endormir et me réveiller puis continuer ma vie!

Tout s'est enchaîné par la suite et je me trouve très chanceuse d'avoir été prise en charge aussi rapidement, d'avoir été entourée par des personnes exceptionnelles.

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Des fleurs pour une convalescence ... 

Une semaine plus tard, je suis en convalesence. L'impact a été localisé sur le casque, mais aussi sur la clavicule. Elle a été cassée à deux endroits. Puisqu'on m'a proposée l'option, j'ai tout de suite décidé de me faire opérer en espérant que le rétablissement sera plus rapide. Je me retrouve donc maintenant avec une plaque et deux vis pour reconstituer ma clavicule. Tout cela n'enlève pas le temps d'immobilisation dont doit faire preuve mon épaule gauche.

À cinq jours d'un voyage en Europe avec 2 avions, 3 aéroports, 1 train, 2 valises je n'ose pas penser à quoi ces vacances vont ressembler, sinon à de vrais moments de farniente !?

 

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